Presse

• Article dans La Dépêche sur « Piazzolla x 2“ le 7 avril 2022 à Escalquens (31)

Article La Dépêche Escalquens 07042022

• Article dans La Dépêche, annonçant la reprise de mes visites guidées dès juin 2020.

• Article dans La Dépêche pour le concert-hommage à Carlos Gardel samedi 6 juillet 2019 dans le jardin du Musée Abbal à Carbonne (31) dans le cadre du Festival International de Musique en Occitanie.

• Article dans Res Musica par Alain Huc de Vaubert : « L’hispanité, tant en Espagne qu’en Argentine est au centre du rendez-vous du mois de juin avec la pianiste , la violoncelliste et la récitante , en partenariat avec l’Institut Cervantès de Toulouse. Elles nous offrent une plongée poétique, parfois mystique dans ce concept intraduisible, le duende. « C’est le pouvoir mystérieux que tout le monde ressent et qu’aucune philosophe n’explique », cite d’emblée la récitante, qui a rapidement recours à une conférence de Federico García Lorca prononcée à Buenos Aires et Montevideo en 1933 et 1934 : « Pour chercher le duende, il n’existe ni carte, ni ascèse. On sait seulement qu’il brûle le sang comme une pommade d’éclats de verre, qui épuise, qu’il rejette toute la douce géométrie apprise, qu’il brise les styles, qu’il s’appuie sur la douleur humaine, qu’il n’a pas de consolidation ». Il y a cette intime proximité avec la douleur et la mort sachant, toujours selon Lorca « qu’un mort en Espagne est plus vivant qu’un mort partout ailleurs ».

Les propos de Lorca sont illustrés musicalement par Requiebros de , violoncelliste et compositeur catalan, qui fut élève de Pablo Casals, mais aussi de Ravel et Falla. Le son puissant de l’imposant violoncelle d’ remplit immédiatement l’espace. Dans la Suite populaire espagnole de Falla, une version instrumentale du composteur de sept chansons initialement écrites pour voix et piano, le piano de offre au violoncelle un accompagnement idéal. Afin de mieux saisir cette notion mystérieuse aux non hispaniques, les textes de Lorca ponctuent et éclairent les pièces de Falla, de la douce berceuse Nana à la lumineuse Jota, en passant par la fière Canción, la virulence contenue de Polo et la nostalgie d’Asturiana. Le parcours dans la péninsule s’achève naturellement par la fameuse Danse du feu extrait du ballet l’Amour sorcier où les deux interprètes déploient joyeusement leur brillante énergie.

De l’autre côté de l’océan, on découvre l’univers trouble du tango aux accents de la musique d’Astor Piazzolla et de ses chantres littéraires. Carmen Martínez-Pierret ouvre cette séquence avec une pièce pour piano seul Milonga del Ángel en écho aux paroles de Jorge Luis Borges « Les danseurs de tango dansent pour que soient oubliées la mort et leurs autres peines. Ils mériteraient de danser dans les patios du ciel ». L’évocation de Carlos Gardel résonne naturellement avec le célèbre Grand tango, alors qu’Eugenio Mandrini introduit les pièces tout aussi connues Libertango et Michelangelo 70.

Avec passion, fougue et maestria, les trois protagonistes emmènent le public sur ces terres où l’âme et l’esprit s’expriment à travers le corps. Elles concluent par une sorte de mélodrame, La Bicicleta Bianca où la musique de Piazzolla se superpose au poème d’Horacio Ferrer. »

• Article dans Classic Toulouse par Serge Chauzy, à propos du concert-Lecture « Du flamenco au tango : duende y misterio » avec Carmen Martínez-Pierret, au piano, Emmanuelle Bertrand au violoncelle et Solange Bazely, comme récitante, le dimanche 16 juin 2019, dans le cadre de Musique en Dialogue aux Carmélites.

Article dans Classic Toulouse par Serge Chauzy, à propos de la présentation d’un concert au 4ème Festival Musique au Palais le 25/11/2018 – direction artistique Emmanuelle Sivat:

« L’épisode consacré à l’Amérique du Sud est brillamment présenté par Solange Bazely qui analyse avec finesse les diverses tendances musicale de ce riche continent. Le Brésil d’Heitor Villa-Lobos est représenté par la Bachianas Brasileiras n° 4, jouée au piano par Jean-Pierre Salmona. C’est ensuite une séquence consacrée à l’incontournable Astor Piazzolla. Les célèbres Oblivion, Libertango et Adios Nonino qui sont offerts par le duo décidemment très actif Ida Derbesse-Vincent Boccadoro, bientôt rejoint par le bandonéoniste Marcelo Mercadante. Ce dernier transporte l’assistance par sa profonde fusion avec ce répertoire qui semble couler dans ses veines. Il conclut d’ailleurs sa participation avec sa propre et émouvante composition de Tal vez. C’est au jeune et impressionnant pianiste Theo Caprio Lombardi, autre révélation majeure de ce festival, de conclure cette étape avec les trois Danzas argentinas d’Alberto Ginastera. Bel exemple de maîtrise musicale et pianistique. » Serge Chauzy 28/11/2018

• Pas toujours prophète en son pays mais quand même… Côté Toulouse par Mathieu Arnal le 21/06/2018

• Voici quelques articles parus dans la revue La Salida en octobre 2016 et février 2017 :

Article “Une voix, leurs voix“ de Marie-Anne Furlan paru dans la revue La Salida de février-mars 2017
Article “Une voix, leurs voix“ de Marie-Anne Furlan paru dans la revue La Salida de février-mars 2017
La Salida n° 100
La Salida n° 100

• Article paru dans la revue péruvienne VOCES, en octobre 2017

• Fièvre Tango de Marie-Christine Vernay, Libération, 31 décembre 1993
• La fièvre au corps de Mathilde Trébucq, Télérama, 28 décembre 1994
• Pour un été tanguero, Caramba, août 1995
• L’événement du Jeudi d’Octobre 1998 – Portrait par Karin Filhoulaud


L’humanité de Jacques Moran du 11/12/1999 :
Portar apellido, 7 décembre 2014 :
Blog Barrio de Tango en septembre 2011
http://www.leviacarmina.fr/wordpressfr/2012/07/06/tangopostale-avec-le-vent-de-folie-dastillero/

Voici l’article paru en Argentine : El bandoneón llegó a la Argentina sin un manual y los tangueros se la tuvieron que arreglar solos de Iván Wielikosielek, Puntal Villa María, 4 mai 2009

« El bandoneón llegó a la Argentina sin un « manual » y los tangueros se la tuvieron que arreglar solos« 

Durante 10 años fue manager de músicos argentinos en Francia. Hoy, esta periodista radicada en Toulouse está escribiendo la historia del instrumento característico del Río de la Plata.

Solange tiene en sus manos el billete de avión a la Argentina y sonríe. Por más que su avión despegará en noviembre, para ella no falta mucho.
En los papeles del mundo real, será el séptimo viaje de Solange a la Argentina. Pero en el maravilloso mundo de su imaginario, será el octavo. Y si no, que lo cuente la propia protagonista:
« Yo siempre digo que mi primer viaje a Buenos Aires fue en 1992, cuando fui al festival de Nantes. Allí comí mis primeras empanadas, tomé mi primeros mates y escuché por primera vez un bandoneón sonando en un río », dice la mujer en un « porteño » perfecto, que apenas si guarda una leve resonancia francófona al final, casi como música de fondo.
El festival al que Solange hace referencia no es otro que el ya clásico « Les allumettes de Nantes », (« Los fósforos de Nantes ») donde se invita cada seis años a la cultura de otra ciudad del mundo. Y en 1992 le tocó el turno a Buenos Aires. Entonces mademoiselle Bazely, como transportada repentinamente por la multitud que vuelve a apretarse a orillas de La Loire, rememora:
« Estaba por dar comienzo el festival, cuando vimos al fondo del río un barco que avanzaba muy lentamente. Y allí, en la proa, se recortaban las siluetas de unos músicos. Se trataba un trío de tango y a medida que el barco se acercaba, empecé a escuchar el sonido del bandoneón. Sí, me acuerdo que el bandoneón fue lo primero que escuché. Hasta que el barco pasó frente a un inmenso telón de terciopelo rojo al aire libre… ¡Y el telón se prendió fuego! Yo no esperaba eso y no sabía como reaccionar… ».
-…No sabía si aplaudir o llamar a los bomberos…
-Eso es… Exactamente… (risas).
El « responsable » del sonido de aquel bandoneón eterno y fluvial, no era otro que Néstor Marconi, uno de los últimos grandes mitos del tango argentino y bandoneonista de la mítica película « Sur », de Pino Solanas, acompañando al « Polaco » Goyeneche por un periplo metafísico, allá por los oscuros bares de la melancolía, donde el amanecer siempre se anuncia « cruel en el cartel ».
-¿Fue su bautismo de fuego con el bandoneón?
-No. Cuando yo era chica mi mamá ya escuchaba el tango y era fanática de Piazzolla. Así que un poco ya tenía este sonido de tango en el oído. Pero esta visión del barco fue muy fuerte. A tal punto que luego me la pasé una semana entera yendo a conferencias sobre el psicoanálisis en la Argentina, encontré un libro de Alicia Dujovny Ortiz sobre Buenos Aires y tuve una serie de coincidencias que me decidieron a meterme en el tango de una manera más fuerte de la que lo venía haciendo
-¿Y qué era lo que venía haciendo?
– Ese mismo año, yo trabajaba en el cine y en la televisión de París. Tenía 21 años y soñaba mucho. Así que empecé a escribir una idea que tenía en la cabeza. Se trataba del guión para una serie de documentales sobre la música y el baile vinculados con la identidad de los países. Empecé a juntar información de cada pueblo, hasta que tuve un montón de carpetas y me dije: tengo que empezar por uno, o me voy a volver loca. Dudé entre el flamenco y el tango, pero tras el festival me decidí por el tango.
-¿Y cómo siguió su trabajo de investigación?
-Empecé a entrevistar a todos los músicos, bailarines y cantantes de tango que había en París, que eran bastantes. Los primeros músicos que encontré fueron Eduardo Makaroff (actualmente en « Gotan Project ») y Daniel Matas. Ellos vivían juntos y tenían un dúo que se llamaba « Mano a Mano ». Después vino Sandra Rumolino, una cantante de tangos con la que trabajé durante ocho años y aún trabajo. Luego un guitarrista cordobés, Gustavo Gancedo, y luego otro cordobés, el saxofonista Blas Rivera.
-Y entonces decide « cambiar de rumbo », dejar los documentales y dedicarse a ser manager de músicos argentinos…
– Sí. Y esto, muy a pesar de que ser manager nunca fue mi sueño. Empecé trabajando justamente con Sandra Rumolino hasta que al cabo de unos años, creé por fin mi propia asociación.
Y es de esta manera que en 1998 nace « So Tango »; un juego de palabras entre el título de un disco del trompetista de jazz de Miles Davis, « So what » (Solange se declara también fan de este género) y la primera sílaba de su nombre; seguido por la música que deseaba esparcir por los escenarios de toda Europa.

So Tango
« Trabajé, como te dije, con muchos argentinos. También con un bandoneonista radicado en París, Juan José Mosalini, que en esa época tenía un quinteto con Antonio Agri, a quien alcancé a conocer antes de su muerte. También le hice de manager a un dúo suyo con Leonardo Sánchez, un guitarrista de Córdoba que vive en Montauban, muy cerquita de Toulouse. Todos llegaron a tocar en grandes salas, en las nacionales de Francia, en los boliches de París y en la Pequeña Sala de la Filarmónica de Berlín. Finalmente terminé mi carrera en una sala soñada, la del Concertjebouw en Amsterdam.
-¿Y por qué decidió retirarse de la vida de manager?
-Porque estaba metida en eso 12 horas por día y estaba agotada. Tampoco me daba el presupuesto para contratar a un socio. Pero estoy muy contenta de haber hecho ese trabajo. Lo raro es que creí que iba a dejar de trabajar porque me iba a cansar de escuchar tango, pero eso nunca me pasó. Nunca me fui de un ensayo y escuché cada concierto que organicé de principio a fin.
Con su asociación privada, Solange organizó más de 100 conciertos con artistas argentinos por las salas francesas y europeas, hasta que, como aquel barco venido del país de la melancolía al reino de su imaginación, volvió a subirse a la proa. Y por supuesto, su proyecto volvió a tener que ver con Argentina, con el tango, y sobre todo con el fueye.

Historia de una pasión argentina y de un instrumento sin fronteras

-Parece que no se da por vencida con el tango… Ahora está preparando un libro sobre la historia del bandoneón que ya tiene casi acabado y hasta consiguió editoriales interesadas en Buenos Aires…
-Así es, y por eso es que ya saqué el pasaje para noviembre. En cuanto al, será un libro « grand public » (para todo público) con fotos bellísimas y muchos detalles de los botones, las válvulas, la parte mecánica, lo que lo hará más « grand public » aún. No quiero que el libro sea aburrido. Y sobre todo, quiero darle la palabra a todos los que entrevisté, que son muchos. El libro también quiere mostrar que el bandoneón no es sólo tango, sino que también se usa en música clásica, contemporánea y jazz. Incluso en en el baile contemporáneo, como lo hizo Maurice Bejart, y hasta en pintura moderna, como en esos artistas que usaron sus botones en obras de arte. Esto es para decir que el bandoneón no tiene fronteras.

-¿Y cómo surgió el proyecto de escribir la historia de este instrumento cuya caja de madera encierra todas las tristezas del Río de la Plata?
-La cosa fue así. En 2006, un compañero mío, Laurent Valeró (que es un conocido locutor de la radio « France Musique ») tuvo la idea de hacer este libro con un fotógrafo de « Radio France », Christoff Abramovich. Así que Laurent me llamó para invitarme a sumarme a este proyecto pero yo me lo tomé como algo tan increíble que no acepté. Hasta que un día nos juntamos en el Festivald de Tango de París y me volvió a hablar del tema. Iban a ir un mes a Buenos Aires para sacar fotos. Así que Laurent me pidió que le organizara un viaje a Alemania para los tres. Imagináte, yo, que estaba acostumbrada a llevar orquestas enteras. Ese viaje fue como un juego para mí.
-¿Y por qué Alemania?
-Para ver los nuevos y los viejos fabricantes de bandoneones. Hicimos 3600 kilómetros en 6 días con citas muy bien organizadas. Vimos coleccionistas. Visitamos a uno que tenía 400 bandoneones en su casa y cuando los vi, grité. Luego entrevistamos a un viejito de 89 años que nos habló todo en alemán sobre cómo era la fabricación antes de la guerra. Y como ninguno de nosotros sabíamos alemán, tuvimos que llamar a un amigo que vive en Berlín para que nos tradujera. Por suerte vivía a dos cuadras. Poco tiempo después, pasó algo increíble.
-¿Qué fue?
-Que se borró Laurent y no tuvimos más noticias suyas. No tenemos idea de lo qué le pasó. No nos peleamos ni nada. Sólamente desapareció un día. Y yo sé que él está vivo porque todavía lo escucho en su programa de radio. Así que sólo quedamos Christoff y yo. Entre los dos vamos a sacar el libro, con mis textos y con sus fotos.

Más de cien tipos de fuelles para infinitas melodías
Existen más de cien modelos de bandoneones, entre los cuales el argentino es sólo un modelo. Todos, por cierto, « made in Alemania », país que interrumpió su fabricación pocos años después de la Segunda Guerra Mundial. Lo que quiere decir que, entre 1949 y 2001 (52 años exactamente) no hubo fabricación de bandoneones.
« Creo que el hecho de que se refabricasen nos dio el impulso que nos faltaba para hacer este libro », afirma Solange, quien además sentencia que « los nuevos son mucho mejores a nivel mecánico. Con los anteriores tenés que estar todo el día con la caja de herramientas. Pero a nivel de sonido, los de antes son inigualables.
-¿Y cómo definiría usted un bandoneón?
-Empezaría por el sonido, que es tan especial. Porque aunque un bandoneón sea de la familia del acordeón, tiene un color muy distinto. Tiene otra forma de lengüetas y lo maravilloso es que por cada sonido haya dos, la nota que tocás más la octava. Pienso que los argentinos llegaron a dar sabor a ese instrumento, que originariamente fue concebido para el acompañamiento de bailes populares alemanes y polcas. Pero el bandoneón en ese tipo de música, para mí no tiene gracia. Lo curioso es que cuando el bandoneón llegó a Buenos Aires, los argentinos no sabían nada sobre su técnica, que nada tiene que ver con el modo en que lo tocan los alemanes…
-Eso a nivel técnico. A nivel musical, cada bandoneonista ha hecho de su estilo una marca registrada…
-Si. Hay cosas increíbles que inventaron tipos como Ciriaco Ortiz o Astor Piazzolla. Y esos efectos ya están integrados a la enseñanza. Por eso que ahora, los jóvenes que estudian, saben mucho más del bandoneón que la gente de antes, porque incorporaron todos esos efectos, todo ese saber previo. Es impresionante ver cómo se mejoró el estudio del instrumento y cómo aprenden más rápido los chicos de ahora, que tienen el conocimiento de las viejas generaciones…
-Es que cuando los viejos tangueros empezaron a tocar, no existía un « manual »…
-Exactamente. Es como yo digo siempre, el bandoneón llegó a la Argentina « sans mode d´emploi », (« sin modo de uso ») y los tangueros clásicos se la tuvieron que arreglar como pudieron.
-Ya que hablamos de los « clásicos », es cuurioso ver cómo el tango está mucho más volcado a la recreación que la creación. ¿Qué piensa al respecto?
-Que eso sólo pasa en Argentina y se debe al enorme peso de la tradición. Juan José Mosalini, bandoneonista con quien trabajé durante siete años en París, « abrió » su bandoneón por vivir acá, por sentirse más libre. No digo que no haya creadores en Argentina, pero él y tantos otros que se fueron del país (él llegó a Francia en el ´76) pudieron fusionar el tango con el jazz y otros géneros, cosa que seguramente no hubieran hecho en la Argentina de esa época. El peso de la tradición es tan fuerte, que muchos tangueros no cambian nunca. Tampoco ayuda mucho el tursismo, que cuando va a la Argentina sólo pide lo que conoce.
-A contramano de esto, está naciendo el tango electrónico…
-Sí, claro. El tango electrónico a mí no me gusta, pero eso poco importa porque lo cierto es que llega a un montón de gente y no sólo a quienes viven en Argentina. Llega a un público que nunca hubiera escuchado el bandoneón de otra forma. Y si le gusta tal vez va a tener la curiosidad del tango
Y aunque no es para nada adepta a las fotos, Solange sonríe en la ventana de un bar de la Plaza Saint-Sernin, a cinco cuadras del inmueble en donde 118 años atrás nacía Carlos Gardel.  Si un día algún barco fantasma se aparece entre la bruma matinal de la verde Garonne que atraviesa Toulouse, se escuchará la tos cansada de un fueye que viene a buscar desde esa « lejana tierra mía », una vez más, al poeta del Abasto. Y aunque no se incendie ningún telón, ni se enciendan los fósforos a la orilla del río, Solange y algunos otros pocos sabrá de qué se trata esa alegoría.

Iván Wielikosielek
Desde Toulouse, Francia.

¿Qué es lo que los hace tanguear a los franceses? (1)

¿Por qué diablos el tango, símbolo de la Argentina, suma cada día tantos adeptos entre los franceses? No es una casualidad que en estos momentos  esté en pleno auge. Y es que el tango ofrece la ventaja de una proximidad socialmente autorizada junto al despliegue de un maravilloso imaginario.
Con muchas ganas de bailar para encontrarse mejor, los franceses han adoptado este baile del cual se han impregnado. Y tal pasión no puede dejarnos indiferentes.
No hay más que visitar los cuantiosos lugares consagrados al tango en París para darse cuenta hasta qué punto eso que uno creía ya muerto se encuentra vivo.
Renovado, el tango suscita el interés de un público proveniente de todas las clases sociales y generaciones diversas, las cuales se reconcilian alrededor de una misma mesa.
El eje París-Buenos Aires encuentra todo su fervor en la “Ciudad Luz” en esta pasión incondicional que sucita la milonga.
Intentar bailar el tango es adoptarlo. Las personalidades se despliegan con otros criterios que los cotidianos, permitiendo a cada uno expresar o revelar cualidades escondidas o insospechadas.
En una sociedad de referencias oscilantes, aislamiento viceral y furioso individualismo, que los roles del hombre y la mujer estén tan definidos como en el baile del tango, sin dudas es algo que tranquiliza. El tango permite traspasar o develar la intimidad de los unos o el egocentrismo de otros.
Viaje interior, imagen de pareja, ritual iniciático, búsqueda de identidad, placer de la danza, todo eso es el tango.
La manera de bailar de los milongueros de Buenos Aires,  está conquistando definitivamente a los parisinos. El alto de los cuerpos al cobijo de las miradas indiscretas es el lugar de una intimidad compartida y silenciosa en la cual, las piernas ágiles, lascivas o maliciosas, captan toda la atención, respondiendo a los síncopas de la música.
Tanto la riqueza musical como coreográfica del tango no deben ocultarnos el modo de vida que en él está sobrentendido: esas sutiles idas y vueltas entre el deseo y la frustración.
Por más que las letras del tango escapen a los franceses, al menos nos queda lo escencial que destila la melodía, esas quejas del bandoneón que nos cuentan a cada uno una historia que sin dudas tiene que ver con la original… ¡Qué importa que no sea exactamente la misma! Basta escucharla mientras nos dicta el paso.
Problema tácito, deseo ilícito, creatividad furtiva, mirada baja, fuga o captura, manos apretadas, celos agudos, un “corazón contra corazón” maravilloso o engañoso… Todo eso es el tango…
¿Bailamos?

(1) Fragmento de una nota escrita por Solange Bazely para una revista de música parisina.